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03 avril 2012

RDC : Les heures comptées de la CENI

5 mois après des élections entachées de nombreuses irrégularités, la Commission électorale de République démocratique du Congo (CENI) se retrouve sous le feu des critiques de la communauté internationale et de l'ensemble de la classe politique congolaise . Même dans la majorité présidentielle encore fidèle au président Kabila, on trouve peu de personnes pour défendre l'organisation chaotique des élections de novembre 2011. Le président de la CENI, Daniel Ngoy Mulunda sera sans doute le premier fusible à sauter.

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Partis politiques, ONG, société civile, bailleurs de fonds, Union européenne, église catholique tirent à boulet rouge sur la CENI. La Commission électorale semble aujourd'hui cristalliser tous les malaises de la société congolaise. Il faut dire que l'institution électorale a longtemps été présentée par Kinshasa comme le symbole de l'évolution démocratique du pays.

Mais très rapidement les doutes sont apparus. A commencer par la nomination d'un proche du président Kabila, Daniel Ngoy Mulunda, à la tête de la Commission électorale. Les choses se sont gâtées avec la composition du bureaux : l'opposition est sous-représentée et la société civile complètement absente. L'indépendance de la CENI est immédiatement remis en question par l'opposition et de nombreuses ONG.

Concernant le travail de la Commission pendant le processus électoral, il suffit de lire le rapport final de la Mission d'observation de l'Union européenne (MOE-UE) pour comprendre l'étendu des dégâts : "les résultats publiés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ne sont pas crédibles à la lumière des nombreuses irrégularités et fraudes constatées". La mission de l'UE note les multiples dysfonctionnements du scrutin : "l'absence d'audit du fichier électoral, le manque de transparence lors du nettoyage de ce fichier, le vote sur simple présentation de la carte d'électeur de 3,2 millions d'électeurs, de multiples incidents de fraude et de bourrages d'urnes lors du vote le 28 novembre, ou encore une publication des résultats caractérisée par un profond manque de transparence". L'Union européenne, tout comme la majorité des partis politiques congolais, demandent "la restructuration de la CENI en y incluant la société civile" et souhaite un audit complet du fichier électoral.

Du côté de l'opposition, l'ensemble des partis exigent la démission pure et simple de la Commission dans la perspective des prochaines élections locales et provinciales dont la date n'est toujours pas fixée. Devant le tollé provoqué par les "ratés des élections", les autorités congolaises paraissent décidées à faire un geste. Selon Charles Mwando, le médiateur nommé par le président Kabila pour "dégeler" la crise politique avec l'opposition et trouver une coalition gouvernementale, "la restructuration de la CENI, à défaut de sa recomposition, constituerait la seule alternative", d'après les différents partis consultés, "pour sauver le processus électoral en cours".

Pour donner quelques gages de bonne volonté à la communauté internationale, Kinshasa n'a pas d'autre choix que de trouver un terrain d'entente avec l'opposition sur la composition d'une CENI deuxième version, un peu plus indépendante... ou moins dépendante. Le président Joseph Kabila sait que sa crédibilité et son retour sur la scène internationale se jouera sur la bonne tenue des prochains scrutins. Pour l'instant, l'incertitude plane sur les dates des élections provinciales et sénatoriales (prévues pourtant en mars et en juillet 2012)... et les bailleurs de fonds commencent à hausser (timidement) le ton. Le président contesté de la CENI, Daniel Ngoy Mulunda, pourrait faire les frais du fiasco électoral de novembre. Résultat : à Kinshasa aujourd'hui, plus personne n'ose défendre publiquement le bilan de Ngoy Mulunda.

Christophe RIGAUD

Commentaires

En considérant Ngoyi Mulunda comme le fossoyeur de la RDC,on finit par donner raison à Tshisekedi ,si on réflechit bien. Décrier tout ce que la CENI a fait,on dit autrement que toutes les élections ont été du fiasco.Mem ceux qui sont président et parlement doivent avoir le courage de dire qu'ils sont ce qu'ils sont et là où ils sont par erreur.Normalement,les congolais devraient avoir l'audace de tout refaire.C'est mon point de vue.

Écrit par : Ciment | 03 avril 2012

si l'U.E reconnais les irreguliers et souhaite la demission du bureau de la ceni elle doit reconnaitre que kabila n'a pas etait elu elle l"on plebisite, le cao que traverse la rdc est le resultat de la ceni des hom incapables,a la merci du pouvoir en place. je vs donne un cas lors des elections deja le matin on avez le bultin,j'etais obsvteur sa fait mal de le dire...

Écrit par : tresor kabangu | 04 avril 2012

Un mal reste toujours un mal. Là encore, la CENI nous a joué un mauvais tour! Que ce train avance mais, nous savons tous où il finira.

Écrit par : Louis Second | 04 avril 2012

A mon avis les congolais doivent mettre la ceni en justice.
Elle a fouti le pays dans la merde. Elle a assassiné la democratie qui essait de prendre la route.

Écrit par : bizawa | 04 avril 2012

Le mal commis par la ceni et tout son personnel est plus grave qu'on ne le pense.
Et les conséquenses déjà visibles marqueront pour très longtemps la vie de la nation congolaise dans tous ses aspects.
En effet, en plaçant les intérêts partisans au-dessus des intérêts du Pays, le pasteur Mulunda Ngoy et les siens ont ancré dans l'opinion l'idée qu'il n'y aura plus jamais possibilité de gagner une élection dans ce pays sans appartenir à la famille politique dirigeante qui sera également la dirigeante de la ceni; qu'une vraie élection n'aura plus jamais lieu en Rdc, parce qu'il suffira toujours d'une mascarade d'élections aux termes desquelles la volonté et l'expression des électeurs seront superbement ignorées et remplacées par autre chose, tandis que la justice arrangera le reste; que l'opposition et la communauté internationale pourront toujours gesticuler pendant un temps avant de se taire; qu'au finish les violations massives des lois, les tricheries, les innombrables fraudes,la corruption, la concussion, les destructions, les vols, les faux en écritures et usage de faux...ont déjà payé; le reste , on s'en fout! Comment et quand pourra-t-on encore dans ces conditions être exigeant vis-à-vis de ce même magistrat congolais constamment et délibérément poussé à la faute et qui, par instinct de conservation personnelle, a fait souvent ce qu'il ne voulait pas? La justice devrait s'être déjà saisie de la ceni sans attendre, son mal étant flagrant.

Écrit par : matuka | 04 avril 2012

Je propose que rapidement le Parlement congolais tire des leçons de la délinquance de la ceni pour revisiter la loi électorale et tous autres instruments juridiques y afférents pour supprimer purement et simplement les bureaux de compilation, de telle sorte qu'immédiatement après le vote et le dépouillement les résultats soient communiqués instantanément aussi bien à tous les partis concourants et candidats qu'à la direction générale de la ceni. Les fonds destinés aux rémunérations et fonctionnement des bureaux de compilation devrait servir à procurer aux bureaux de vote et de dépouillement les équipement nécessaires à la transmission des résultats de vote.

Écrit par : matuka | 04 avril 2012

Si les européens avaient été sérieux avant, pendant et immédiatement après les scrutins, en écoutant l'opposition qui, pendant des semaines et chaque jeudi envoyaient ses militants dans la rue, on aurait évité le chaos. Mais personne n'a écouté cette opposition et on prêtait tout le mal à Tshisekedi. Certes commet beaucoup d'erreurs mais il faut avouer que c'est quelqu'un qui sait lire l'avenir et les signes de temps. Qu'est-ce qu'il n'a pas sur cette fameuse CENI mais personne ne l'a écouté. Pourquoi l'UE s'empresse-t-elle à publier ce que le commun des congolais savaient sur le fichier électoral? Pourquoi n'a t-elle pas anticipé ses analyses? C'est dommage que les européens ne prennent jamais au sérieux les revendications des africains et qu'ils attendent toujours que la situation se gâte pour verser les larmes de crocodiles. On l'a vu au Rwanda, en Côte d'Ivoire, à l'Est de la RDC, etc. Ledit rapport n'aura aucun impact sur la vie politique de la RDC. Laissez Kabila et sa majorité fabriquée par Ngoy Mulunda diriger le pays. Ils se dirigent vers le mur.

Écrit par : christian | 04 avril 2012

les 90% des élections en Afrique se terminent toujours comme ça, on crie a la fraude, au bourrage des urnes et a la fin le président est installé et il forment un gouvernement de large rassemblement ou de fraudeurs

Écrit par : herman | 04 avril 2012

Non, ce n'est pas le pauvre NGOY Mulunda qu'il faut charger mais plutôt les composantes politiques qui avaient dessiné la structure de la CENI et qui sont donc responsables de ce qu'elle a produit.
Comment peut-on être naif au point de croire qu'un "monstre" de ce genre pouvait vraiment rendre service
à une nation déjà meurtrie ?
Chaque composante doit assumer sa responsabilité dans cette mauvaise prestation : l'echec est orphelin , mais la réussite a beaucoup de parrains dit-on

Écrit par : Théophile | 05 avril 2012

ngoy mulunda etant president de ceni il avait toute la responsable d'attribuer une election passifique au peuple congolais . faut dire que il n'est pas accès responble pour assumer une telle fonction

Écrit par : mayandu ngimbi syntiche | 10 avril 2012

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