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22 août 2011

Rwanda : Arrestation d’un ancien ministre du « gouvernement génocidaire » rwandais à Créteil

On apprend tardivement l’interpellation à Créteil le 9 août dernier sur mandat d’arrêt international de Hyacinthe Nsengiyumva Rafiki, ministre des Travaux publics du gouvernement intérimaire dit aussi « gouvernement génocidaire » qui avait été mis en place le 9 avril 1994 à Kigali, après l’attentat qui avait coûté la vie au président Juvénal Habyarimana. Un attentat qui avait servi de prétexte au déclenchement du génocide contre les Tutsi.

Visé par un mandat Interpol émis par le procureur général du Rwanda Martin Ngoga, Hyacinthe Nsengiyumva Rafiki vivait semble-t-il le plus tranquillement du monde dans le Val-de-Marne où au moins un membre de sa famille apparaît dans l’annuaire téléphonique. Cet homme né en 1955 à Rubavu (Gisenyi) au Rwanda était un des dirigeants du Parti Social Démocrate (PSD) dont il avait pris la tête de la tendance extrémiste et ethniste (dite « Power ») en 1993, quelques mois avant le génocide contre les Tutsi.

C’est à ce titre qu’il fut appelé par les extrémistes de la « solution finale » contre les Tutsi à faire partie du gouvernement intérimaire mis en place le 9 avril 1994, trois jours après l’attentat qui avait coûté la vie au président Juvénal Habyarimana et deux jours après l’assassinat du Premier ministre Agathe Uwilinyimana par la Garde présidentielle. Chargé des Travaux Publics, Hyacinthe Nsengiyumva Rafiki était aussi récompensé de son autorité sur les milices Interahamwe et Impuzamugambi de Gisenyi.

Surnommé  John Muhindo ou Cyewusi (« le foncé »), l’homme se serait distingué dans les implacables massacres commis dans sa commune d’origine, Gisenyi-Ruvabu. Un témoin protégé du Tribunal Pénal International pour le Rwanda, « DCH », chef interahamwe qui le secondait, a ainsi décrit (en minimisant son propre rôle) l’un de ces massacres que Rafiki aurait personnellement ordonné en juin 1994 lors d’un meeting à Gisenyi :

« Seul Hyacinthe Rafiki a pris la parole. Et après cela, les autres, dont le conseiller Fazili, ont rassemblé des gens et ils se sont mobilisés, ils sont allés dans la mosquée de Gisenyi et dans d’autres bâtiments pour fouiller ; et ils faisaient sortir les gens et les tuaient. Et il y avait des véhicules qui transportaient les cadavres et les amenaient à un autre endroit ; on voyait ces véhicules passer. […] Mes yeux fonctionnent très bien, j’ai vu ces attaques. Et j’ai vu des gens sur lesquels on a tiré, j’ai vu des gens qui ont été tués à coups de machette ou de massue, et j’ai vu des cadavres qu’on transportait à bord des véhicules.[…] Je voyais les gens courir partout, j’entendais des gens crier, j’entendais des coups de sifflet. […] À Gisenyi, notamment à Majengo, et à la mosquée, et chez Butsitsi, qui était un ancien adjudant-chef ; on a fait sortir des personnes de la maison de cet homme. […] Je
voyais ces gens courir et on les pourchassait. […] J’ai circulé partout.
Je suis allé au bar Rubavu, et je suis allé prendre un verre chez l’adjudant-chef Butsitsi et après, je suis descendu dans le quartier commercial, et après, j’ai pris la route qui monte vers la Gendarmerie, et après je suis allé à un endroit où il y avait une buvette des Interahamwe dans un bâtiment appartenant à […] Léonidas Baganahe. » (Contre-interrogatoire témoin « DCH », TPIR, affaire n° ICTR-98-41-TLE, chambre III C, Bagosora, 28 juin 2004).

Le TPIR disposerait d’autres témoignages le mettant en cause dans des tueries

Inculpé au Rwanda de génocide, entente en vue de commettre le génocide, extermination, participation à un groupe armé, etc.,  Hyacinthe Nsengiyumva Rafiki fait partie d’une liste de « génocidaires de premier niveau » établie depuis 1996 par le Parquet de Kigali. Ayant fui au Zaïre après le génocide, il a participé à la rébellion des FDLR en RDC, mais il a été exclu de ce mouvement officiellement pour « trahison » le 16 août 2005, comme en atteste un communiqué signé d’Anastase Munyandekwe, porte-parole des FDLR - elle-même une organisation terroriste. Mais il est possible que cette « exclusion » n’ait visé qu’à le dédouaner au moment ou des enquêteurs de l’ONU s’intéressaient aux terribles exactions des FDLR en RDC.

Après son arrestation à Créteil, Hyacinthe Nsengiyumva Rafiki aurait été remis en liberté sous contrôle judiciaire dans l’attente du dossier d’extradition annoncé par le procureur général du Rwanda.

Jean-François DUPAQUIER

21:27 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (2)

Commentaires

si ce monsieur est genocidaire,kagame lui aussi l'est car ils faisaient parti du meme groupe,il faut arreter aussi paul kagame.merci

Écrit par : albert lutondo | 23 août 2011

Monsieur Dupaquier, consultant auprès du TPIR, selon ses dires au Maire de Sannois lorsqu'il lui a demandé de lui lui envoyer des policiers pour arrêter Docteur Rwamucyo Eugène en plein enterrement récidive après sa démystification par les juges de Versailles dans l'affaire Rwamucyo Eugène. Par le jeu des relations dans la galaxie médiatico-politique de son pays, il s'est illustré dans l'infamie, ignomnie et mensonges contre Docteur Rwamucyo, le tout afin d'infuencer les juges français dans leur décision. Il a honteusement échoué. En effet, les juges ont demandé à Kagame de leur communiquer les textes de lois sur les quels ils ont fondé leurs allégations et jugement pour condamner Eugène Rwamucyo. Outre que Kagame s'est mordu la langue, il a envoyé des phocopies des phocopies, enti-datées et illisibles.
Il s'nsuit que le sjuges ont bien compris que le fondement des agissents de l'ingénieur en répression qu'est Kagame et ses ses excroissances en France dont Dupaquier.
Il convient de rappler que ce Dupaquier se présente comme comme consultant auprès du TPIR pour que ses méfaits sont retenus comme vérité par les médias de son pays et qu'ils soient diffusés à grande échelle.
Dans l'affaire de Rafiki Nsengiyumva, Dupaquier mangera sa honte. Monsieur Rafiki n'a jamais mis ses pieds aux dates indiquées par Dupaquier et le moment venu il sera prouvé que Rafiki est n'a aucune part de responsabilité dans le drame rwandais et le fait d'être ministre du gouvernement intérimaire mis en place le 9 avril 1994 et donc postérieurement aux massacres des rwandais n'est pas constitutif de crime. Le TPIR n'a-t-il pas acquitté certains ministres de ce gouvernement?
Pour Dupaquier et Courrier International, il aurait été judicieux de disserter sur ses 6 compatriotes qui ont été sauvagement par Kagame les 6 et 7 avril 1994à savoir
1/ Major Jacky Herraud, copilote de l'avion du feu président Habyalimana,
2/ Colonel Jean-Pierre Minaberry, pilote et commandant de bord,
3/ Adjudent-chef Jean-Marc Perrine, mécanicien de de bord
4- Adjudent-chef René Maïer, gendarme en mission de coopération au Rwanda,
5/ Adjudent-chef Alain Didot, idem en mission de coopération au Rwanda
6- Gilda Didot, épouse Didot.
Ces trois derniers ont été sauvagement décupés en morceau par les bouchers dur ordre direct de Kagame.
Ils ont laissé des veuves et orphelins.
Pour Dupaquier, le malhonete impénitent, les victimes tutsi meritent plus de compassion et de justice que ses propres compatriotes ci-dessus mentionnés.
Ce qui est frappant et incmpéhensible est l'embargo decrété par les médias français sur le droit d'expression des familles des victimes françaises par le canal médiatique afin d'alerter le public français sur les mégouilles de Monsieur Kouchner et son patron pour enterrer les mandats du juge Bruguière contre les assassins des leurs.
Je suis un lecteur assidu du Courrier International. Depuis 1994, je n'ai jamais lu un article même de quelques lignes concernant ces victimes françaises.
le 12 septembre 2011, le président français va dérouler le tapis rouge à l'assassin notoire des français.Courrier International a observé le silence de tombeau sur la visite de Kagame, l'homme qui a à son actif plus de 6 millions de cadavres de Rwandais et congolais et par conséquent l'homme le plus sanguinaire dans l'histoire de l'Afrique Moderne. Il en est de même des autres médias.

Écrit par : CESAR | 23 août 2011

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