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26 janvier 2008

Quel espoir de paix au Nord-Kivu après la conférence de Goma ?

Enfin un espoir pour un million de déplacés ? La conférence de Goma devrait aboutir au désarmement des groupes qui sèment la terreur dans la région... et peut-être la paix. Retour sur la chronologie des violences à l'est de la RDC.

Afrikarabia logo.pngDepuis août dernier, de violents affrontements entre l'armée et les troupes du général déchu Laurent Nkunda font fuir massivement les populations de l'Est du Congo vers les zones frontalières du Rwanda et de l'Ouganda. Les premières victimes en sont les enfants, recrutés de force par les groupes armés, et les femmes, victimes d'un véritable terrorisme sexuel.

Le général se pose en défenseur de la communauté tutsi au Congo et reproche à l'armée de ne pas chasser du territoire les rebelles hutus rwandais - dont certains ont participé au génocide - et même de faire alliance avec eux.

En décembre, après un ultimatum, le président Kabila avait décidé d'en finir, au son du canon, avec les insurgés. Fort, croyait-il, de l'appui des Casques bleus, il avait lancé le gros de ses troupes à l'assaut de positions stratégiques et savouré une victoire éphémère. La place a été aussitôt reprise par l'ennemi. Ce qui a fait vaciller le président, car comment 25 000 hommes de l'armée gouvernementale ont-ils pu être défaits par 4 000 rebelles ?

Contraint de négocier, Kabila a proposé cette conférence de paix de Goma en invitant les groupes armés, les parlementaires, les délégués des communautés ethniques et des groupes de la société civile, sans oublier les réfugiés, ni les déplacés. Au total, quelque 1.300 personnes se sont réunies pendant deux semaines pour jeter les bases d'une paix durable, sous la houlette de l'abbé Apollinaire Malu Malu, celui qui a réussi l'exploit de mener à bien les premières élections démocratiques du Congo.

Face à l'insécurité provoquée par les milices mais aussi par l'armée, la priorité est la restauration de l'autorité de l'Etat. « Nous allons organiser rapidement une table ronde à Kinshasa pour réformer l'armée, la police, la justice et soutenir activement leur réorganisation », assure le délégué belge à la conférence.

Rapatriement des FDLR et amnistie pour Laurent Nkunda ?

A Goma, les groupes armés congolais ont signé un « acte d'engagement » pour l'arrêt total et immédiat des hostilités, avec « du concret dès demain », insiste Jozef Smets. Une commission de suivi déterminera les zones de désengagement des troupes belligérantes et des zones tampon, où seront déployés des Casques bleus pour veiller au respect du cessez-le-feu et sécuriser les populations civiles, de façon à permettre le retour des déplacés. Mais il ne faut pas être naïf, il y aura encore des incidents, selon les experts.

En réponse aux exigences de Laurent Nkunda, l'accord prévoit la mise en oeuvre du désarmement et du rapatriement des rebelles hutus rwandais (FDLR... ) ainsi que le retour des réfugiés congolais installés dans les pays voisins. Sur la délicate question de l'amnistie des rebelles, Kabila a fait une concession de taille : le Parlement votera une loi accordant l'amnistie pour faits de guerre aux mouvements insurrectionnels à l'exception des crimes de guerre, de génocide ou contre l'humanité. En coulisses, on négocie le départ de Nkunda en « voyage d'études » en Afrique du Sud assorti d'une possible amnistie.

L'alternative semble simple : soit on donne des gages à Nkunda, soit la guerre reprend...

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